Comment JCDecaux est devenu leader des toilettes publiques dans le monde
Cette entreprise de presque soixante ans est présent partout dans le monde avec ses sanisettes. Voici l'histoire d'une success-story française.
Comment devient on le premier opérateur de toilettes publiques dans le monde ? L’histoire que nous allons vous raconter est celle de JCDecaux. Cette entreprise française, qui a bientôt 60 ans, équipe les trottoirs du monde entier de ses panneaux de publicité et (aussi) de vélos en libre service. Depuis les années 80, elle y installe aussi... des toilettes publiques. Créé à Paris, le concept de sanisette s'étend et s'impose maintenant à d’autres villes en France et dans le monde.
JCDecaux a encore récemment confirmé sa place de leader à Paris. L’entreprise, installée à Neuilly-sur-Seine, a remporté cet été le nouvel appel d’offres de la mairie de Paris pour renouveler le parc de toilettes publiques dans la capitale, promettant des sanitaires plus efficaces – avec enfin un temps d’attente réduit – et plus écologiques – grâce à une consommation en eau réduite et une maintenance, dont elle garde la charge, le plus possible en mobilités douces.
Rien ne prédestinait pourtant JCDecaux a devenir le leader des toilettes publiques. Quand Jean-Claude Decaux se lance en 1955 dans l’aventure, il met des panneaux publicitaires sur les autoroutes. Mais une très forte taxation de ces supports le pousse se tourner vers les centres des villes. Avec un concept simple : l’entreprise pose et finance la pose d’un abribus, en échange de quoi JCDecaux y met de la publicité. Personne n’y avait pensé, tout le monde y gagne : c’est un succès. Ces publicités s’émanciperont ensuite des abribus pour rejoindre de grands panneaux publicitaires qui n’ont que pour seul intérêt de diffuser de la publicité.
Les années passent, et JCDecaux veut alors renouveler sa recette de l’abribus. Quoi placer d’utile dans la ville pour pouvoir y mettre de la publicité ? Les sanitaires deviendront une évidence. En 1981, l’entreprise installe ainsi à Paris les premiers sanitaires à entretien automatique. L’objectif pour la ville est alors de se débarrasser des vespasiennes d’antan dont on ne retient que la saleté, les odeurs et son non accès aux femmes. Une petite « boîte » grise, peu encombrante, qui permet à tout moment de la journée de faire ses besoins : la sanisette est née, et ne cessera d’évoluer jusqu’à aujourd’hui (devenant même dès 1993 accessibles aux personnes à mobilité réduite).
Aujourd’hui, JCDecaux se targue d’exploiter plus de 2 500 sanitaires dans 28 pays (on peut en trouver à Marseille, Lyon, Toulouse, Nantes ou Tours par exemple, mais aussi à Berlin en Allemagne, à Abidjan en Côte d’Ivoire ou à Lagos au Nigeria). « De nombreuses villes comme San Francisco ou Stockholm ont installé des sanitaires publics financés grâce à la publicité sur le mobilier urbain, bénéficiant du modèle économique inventé par JCDecaux », se réjouit l’entreprise dans un communiqué publié mi-novembre. Ces toilettes totalisent plus de 31 millions d'entrées par an, dont 23 millions pour la France (et 15 millions pour la seule ville de Paris).