Covid-19 et autres virus : les toilettes publiques sont-elles un danger ?
Une étude récemment publiée fait le point sur la potentielle exposition aux virus et bactéries lors de l'utilisation de toilettes publiques. Les risques sont minimes... à condition d'une bonne hygiène et d'un entretien efficace des sanitaires.
Elles sont parfois évitées comme la peste. À raison ? Est-il dangereux pour la santé d’aller dans des toilettes publiques ? Au début de la pandémie du Covid-19, une grande majorité d’entre elles avaient été fermées, quand celles qui ne l’étaient pas avaient vu leur fréquentation chuter (à cause des mesures de confinement, mais aussi par une crainte d’une contamination à l’intérieur). Qu’en est-il réellement ? Une étude, récemment publiée dans ScienceDirect, fait état de ce que l’on sait sur le sujet.
Que nous apprend cette étude ? Sans surprise, « les surfaces des toilettes publiques peuvent être contaminées par des agents pathogènes bactériens et viraux », écrivent les chercheurs. C’est d’autant plus vrai lorsque les toilettes sont très fréquentées, comme c’est le cas des toilettes publiques : plus il y a de passage, plus il y a de risque que chaque usager dépose « ses » bactéries. Trois « voies de transmission » ont été mises en lumière : la voie fécale-orale (c’est à dire quand les mains contaminées touchent le visage ou la nourriture), la voie respiratoire (quand on respire un air qui est contaminé) et la transmission par contact avec des surfaces contaminées.
L'importance d'une bonne hygiène des mains
Les transmissions par voie respiratoire et par contact sont d’autant plus importants dans les toilettes publiques que les chasses d’eau parfois puissantes, l’absence de couvercle sur les toilettes et les sèches mains à fort volume (ou inefficace) participent à une dispersion des bactéries au-delà de la cuvette. L’étude pointe l’importance de l’entretien et de la maintenance des toilettes publiques. « Une plomberie défectueuse dans des environnement à haut risque peut augmenter le risque de transmission de maladies aéroportées », écrivent les chercheurs.
Alors, dangereux ? Tout est, encore une fois, dans le respect des gestes barrière. « Une hygiène des mains efficace, le nettoyage des surfaces et l’entretien des toilettes minimisent le risque d’infection », écrivent les chercheurs. Un argument entendu avec le Covid-19 quand certaines municipalités, dont Paris, ont décidé de la pose de distributeurs de gel hydroalcoolique à la sortie des sanitaires. L’étude relève aussi l’importance du séchage des mains. « Il a été suggéré que le nombre de bactéries se déplaçant au contact du toucher diminue progressivement à mesure que le séchage élimine l’humidité résiduelle des mains », écrit l’étude.
Aucun cluster lié à des toilettes
Quant au Covid-19, si d’autres études sont « nécessaires » selon les chercheurs, « aucune preuve de transmission aérienne » du virus dans des toilettes publiques n’a été relevée. Si des tests menés dans des toilettes, la plupart dans des services de soins, ont relevé la présence du Covid-19 un peu partout dans les toilettes (cuvette, lunette, portes, robinet, etc.), « aucun cluster n’a encore été lié à l’utilisation des toilettes publiques ».