Toilettes publiques : Paris veut remplacer ses sanisettes

La Mairie de Paris veut augmenter le nombre de toilettes et remplacer les sanisettes aujourd’hui gérées par JCDecaux, selon un appel à la concurrence consulté par toilettespubliques.com.

Toilettes publiques : Paris veut remplacer ses sanisettes
Publié le 21 août 2020, par Aubin

Au revoir les sanisettes ? La Ville de Paris a lancé, mi-août, un appel à la concurrence visant à remplacer les 435 toilettes publiques aujourd’hui gérées par JCDecaux. Un chantier titanesque qui devra commencer en 2024 de façon progressive afin de permettre une « continuité de service » et de ne pas priver de toilettes publiques, du jour au lendemain, les Parisiens. toilettespubliques.com a eu accès aux documents de l’appel à la concurrence. La Mairie de Paris y détaille point par point ses futures toilettes.

Une mairie propriétaire de ses toilettes. Gros changement : la Mairie de Paris sera propriétaire des toilettes publiques posées dans le cadre de ce nouveau contrat, et non pas locataire. C’est un bouleversement pour la capitale alors que JCDecaux, l’actuel gestionnaire et propriétaires des sanisettes, est implanté sur les trottoirs de Paris depuis les années 1980. Si la mairie sera propriétaire des sanitaires, l’appel à la concurrence précise que c’est bien le prestataire qui s’occupera de leur maintenance pour une durée d'au moins huit ans.

Des sanisettes toutes remplacées. Les sanisettes seront toutes remplacées par des « sanitaires accessibles aux PMR (NDLR : personnes à mobilité réduite) », qui devront reprendre les mêmes fonctionnalités que les sanitaires actuels (nettoyage automatique et eau potable), mais auquel il faudra ajouter un urinoir à l’extérieur. JCDecaux s'y était attaqué sur les sanisettes actuelles, sans pour autant le généraliser.

Bientôt plus de toilettes à Paris

Plus de toilettes. C’est à lire entre les lignes de l’appel à la concurrence : la Mairie de Paris veut de nouvelles toilettes, en plus des actuelles sanisettes. « Un modèle de sanitaire compact sera installé sur des emplacements nouveaux à définir », écrit l’appel à la concurrence. Cette cabine, avec là aussi un urinoir extérieur, « doit présenter un encombrement moindre sur l’espace public ». Et pour ce faire, la Mairie de Paris explique qu’il n’y a pas besoin que ces sanitaires soient accessibles aux personnes handicapées. Combien faudra-t-il en installer ? La Mairie de Paris ne le précise pas.

Des toilettes écologiques. Si les sanisettes de JCDecaux utilisent déjà de l’eau de pluie, la Mairie de Paris veut aller encore plus loin avec ces nouvelles toilettes en permettant notamment le « recyclage des urines ». Un procédé déjà mis en place par la société Ecosec dans le XVIIIe arrondissement dans le cadre d’une expérimentation. L’appel à la concurrence précise : « Les candidats devront établir des propositions visant à maîtriser l’empreinte carbone et les consommations de fluides (énergie et eau potable) liées à la fabrication, l’installation et l’exploitation (maintenance et entretien) des nouveaux sanitaires. Notamment, le nettoyage automatique de l’intérieur des cabines devra être économe en eau potable et la consommation énergétique des sanitaires devra être conçue pour être la plus vertueuse possible. »

Les leçons du coronavirus. L’appel à la concurrence précise qu’en raison de la crise du coronavirus, qui a montré un besoin grandissant d’hygiène dans l’espace public, « il pourra être demandé des points supplémentaires de lavage des mains, sous la forme traditionnelle eau/savon ou de distributeur de solution hydro-alcoolique ». Ainsi, l’installation de distributeurs de gel hydroalcoolique, comme l’a fait JCDecaux au déconfinement, fait partie des requêtes de la Mairie.

Est-ce la fin des sanisettes ?

Pour quand ? Il faudra attendre quelques années avant de voir ces nouvelles toilettes sur le trottoir parisien. Les nouvelles toilettes publiques devront être installées d’ici la fin du contrat actuel avec JCDecaux, le 5 décembre 2024. Les éventuels candidats ont jusqu’à fin septembre 2020 pour répondre à l’appel à la concurrence. A voir combien seront-ils, les conditions étant drastiques : faire un chiffre d’affaires annuel minimal de 40 millions d’euros sur les trois dernières années, avoir déployé déjà au moins 50 sanitaires sur deux ans, avoir géré simultanément la maintenance d’au moins 100 sanitaires sur les cinq dernières années et avoir sa propre usine de fabrication de sanitaires.

Un nouveau nom ? Faudra-t-il trouver un nom pour les nouvelles toilettes publiques de Paris ? Le terme « sanisette » est en effet une marque déposée et propriétaire de JCDecaux. Si JCDecaux venait à ne pas obtenir ce marché, il faudrait alors envisager un autre nom… A vos méninges !