L'Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) tire la sonnette d'alarme. Sur la période 2017-2022, au moins 118 cas d’atteintes cutanées ont été enregistrés en France par les centres anti-poison chez des enfants, révèle t-elle dans un article publié sur son site Internet. La cause ? La désinfection dans les toilettes, notamment en maternelle, avec des produits biocides, soit des « produits chimiques destinés à lutter contre les organismes nuisibles à l'homme ou à ses activités ».
« La peau des enfants de moins de 6 ans étant la plus fragile, ils constituent la population la plus concernée, en particulier les petites filles qui s’assoient sur la cuvette des toilettes », indique l'Anses. Et de préciser : « Si les atteintes cutanées étaient en très grande majorité de faible gravité, onze enfants ont néanmoins présenté une brûlure du second degré et un enfant a reçu une greffe de peau pour une brûlure au troisième degré à la fesse. »
Mais comment donc est-ce possible : les produits nettoyants seraient dangereux ? Pas vraiment. L'agence nationale de sécurité sanitaire relève que la plupart des accidents sont « liés à des erreurs d’utilisation des désinfectants » : absence de rinçage ou de dilution, produit inadapté à l’usage qui en a été fait, etc. Ces erreurs peuvent s'expliquer par des modalités d'utilisation qui varient selon les surfaces, des notices d'utilisation pas toujours à disposition de ceux qui sont à la manœuvre en collectivité ou encore des mentions peu claires sur les étiquettes.
Sur fond de Covid-19, ces signalements d'atteintes cutanées se sont multipliés ces dernières années. « Une forte augmentation a été observée en 2020 et 2021, très probablement liée au renforcement des actions de désinfection lors de l’épidémie de Covid-19, notamment la désinfection d’objets tels que des tables, chaises, jouets », justifie l'Anses. Mais de relever, également : « En 2023, de nouveaux accidents continuent à être signalés, traduisant la persistance de la problématique. »